Le 16ème festival « Cruis en Jazz » vient de fermer ses portes après cinq concerts qui ont accueilli plus de 800 spectateurs dans la Cour du Cloître de Cruis. Aux dires de chacun, ce fut un bon cru, qui failli être arrosé à deux reprises, mais le dieu de la météo veillait !
Tout a commencé avec la traditionnelle ouverture sur la place de la mairie, petite sérénade d’une quinzaine de minutes par le groupe Sweet Dixie, qui se produisait ensuite soir même à 21h. Beaucoup de personnes étaient présentes, simples curieux, spectateurs du soir… et futurs spectateurs, puisque ce petit concert gratuit est également destiné à convertir les indécis.
C’est à 21h que ce premier concert a démarré, sous un ciel serein, devant un parterre de spectateurs venus pour écouter du New Orleans. Ils ne furent pas déçus, Sydney Bechet, Duke Ellington, mais aussi des compositions ou arrangements des musiciens du groupe, Sébastien Arruti, tromboniste, Nicolas Dubouchet, contrebassiste….
Le lendemain, l’association l’AVEN accueillit le Hot Antic Jazz Band. Ce groupe s’était déjà produit à Cruis en 2009, et ce fut un plaisir de le revoir six ans plus tard, dans une cour du cloître rénovée depuis 2011, d’où la remarque d’un musicien « mais où est passé l’arbre ? ».
Dans la continuité du concert de la veille, le Hot Antic Jazz Band fit retentir dans la cour les standards de Fats Waller, Clarence Williams et bien d’autres, New Orleans oblige !
Enfin, le troisième soir de la partie New Orleans, mérite de s’y attarder, car pour la 3ème fois en seize ans, le festival se déplaça dans l’église en raison des conditions annoncées à l’unanimité par plusieurs sites météo. Devant le risque de transformer le piano à queue en piano aqueux, si je puis me permettre ce (mauvais) jeu de mot…, Mme la Présidente de l’AVEN, Yvette MICHAU, décida de nous transporter à l’abri. Finalement, nous pouvons dire que les sites météos avaient raison, puisque 10 gouttes tombèrent à 10 minutes de la fin. Il faut reconnaître que si nous avions été dehors, ces quelques gouttes nous auraient un peu inquiétés. Mais le concert se déroula dans des conditions très bonnes, le piano d’Alain Barrabès et la clarinette de Jérôme Gatius résonnant juste ce qu’il fallait, les spectateurs absorbant l’écho naturel du lieu.
Et ce fut un succès, car de nombreux spectateurs avaient repéré Jérôme Gatius dans le groupe Sweet Dixie, et savaient qu’ils ne seraient pas déçus. Et en effet, piano et clarinette se surpassèrent en virtuosité, sur des standards de Fats Waller et Sydnet Bechet, dont « Petite fleur » sur un rythme de tango, qui remporta un vif succès.
Le vendredi suivant, changement de décor, puisque le festival a accueilli Antoine Boyer et Jean-Philippe Watremez pour un concert de jazz manouche qui laissa les spectateurs divisés, les uns appréciant la musique, les autres la virtuosité des musiciens. Nous eûmes il est vrai plusieurs compositions des deux musiciens, dans le style jazz manouche bien sûr, mais moins connus que les standards de Django Reinhardt qui furent interprétés durant cette soirée. Néanmoins, ce fut un beau concert, sous un ciel étoilé ce qui nous évita la migration vers l’église.
Enfin, arriva la dernière soirée, pour laquelle les bénévoles furent soumis à rude épreuve, celle du « va-t-il pleuvoir ou non ? « Jusqu’à 18h, l’incertitude régna, puis Mme la Présidente trancha ! On reste dehors et on fait confiance aux sites météo. Bien nous en pris, la soirée se déroula sans pluie et le Big Shot monta sur scène dans une ambiance qui devint vite surchauffée ! Le « Early Rock’n’roll » résonna dans la Cour du Cloître avec la puissance d’un piano, de l’orgue, trompette, saxo, guitare, contrebasse et batterie. Les spectateurs finirent par se lever pour les derniers morceaux de la soirée et tout le monde fut unanime « quand reviendront-ils ? ». Un jour sûrement, mais pas l’année prochaine, il en faut pour tout le monde !
Ce 16ème festival, émaillé de sueurs froides pluvieuses, de soirées chaudes ou fraiches, arrosées à l’entracte de bière fraîche ou de vin chaud, n’a pas déçu, ni les spectateurs, ni les bénévoles.
Déjà, Mme la Présidente commence à chercher, écouter et discuter avec les nombreux groupes qui, nous pouvons le dire sans paraître prétentieux, connaissent le festival par le bouche à oreille et sont désireux de s’y produire. Mais le choix est parfois difficile, car il n’y a que cinq soirées et si nous sommes connus dans la région PACA, nous ne sommes quand même pas ni Antibes ni Marciac pour les concurrencer…
À bientôt donc, dans un an, les 5, 6, 7, 12 et 13 août 2016.

Quelques photos pour illustrer